Le perroquet











Il existe de nombreux perroquets (le perroquet du Sénégal (youyou), l'ara chloroptère, le cacatoès rosalbin, le grand éclectus, le lori des Moluques, le loriquet de Swainson, etc...), je me limiterais principalement pour plus de facilité à parler des deux sous-espèces les plus fréquentes sous nos latitudes qui sont le perroquet gris du Gabon et l'amazone qui est elle-même divisée en différents types, le plus fréquent étant celui à front bleu. Ceci dit il existe bien évidemment de grandes similitudes en matière de pathologies, de mode de vie et de reproduction parmi les différents perroquets.

L'alimentation peut être de deux sortes, un aliment complet sous forme de "croquettes" qui est encore peu répandu ou alors un mélange de graines plus classique composé de 70% de céréales (blé, millet, alpiste, maïs, riz etc...) et de 30 pour cent d'oléagineuses (tournesol, chènevis, arachide), on y ajoute des noix ou des amendes en petite quantité. Il faut complémenter avec des vitamines synthétiques ou des fruits (pommes, poire, abricot, raisin, etc...) et légumes (carottes, salades, etc...) et bien évidemment le traditionnel os de sèche. On peut aussi y ajouter un "bloc" d'iode.

Il faut absolument proscrire l'avocat car il contient de la persine qui est toxique car elle diminue l'absorption des protéines par l'organisme ce qui provoque des oedèmes au niveau des poumons, de l'abdomen et de la gorge. La rhubarbe qui contient des oxalates qui provoquent des gastro-entérites mortelles. Pour le persil c'est mitigé, il apporte de la vitamine A ce qui est positif, mais aussi des psoralènes qui entraînent une sensibilisation au soleil.

Il est aussi essentiel de ne pas donner au perroquet gris du Gabon et amazone des restes de table (viande, chocolat, chips, bière, limonade, lait, etc...) car même s'il en raffole, ça provoque des troubles digestifs qui peuvent être catastrophiques !!

Les frugivores (éclectus) sont nourris principalement avec des fruits complémentés avec des verdures et des graines.

Les nectarivores (lori) reçoivent un nectar artificiel ou naturel à base de fruits, de miel, d'huile de foie de morue, de céréales et des vers de farine.

Il doit être placé dans une pièce spacieuse où il pourra participer à la vie familiale ce qui améliorera son éducation, vous pouvez mettre à proximité de la cage du perroquet des plantes pour agrémenter le tout mais il faut bien évidemment éviter qu'il ne les mange car beaucoup sont toxiques.

Si vous le laissez voler dans la maison ce qui est positif, il faut faire très attention aux fils électriques et aux objets contre lesquels il pourrait se cogner, il n'est pas rare d'en voir un en consultation qui suite à un stress s'est cogné contre une porte entrouverte ce qui provoque un saignement abondant au niveau des narines avec étourdissement.

La cage doit faire au moins 60x70x70 cm pour un perroquet seul et 2 m3 si elle est destinée à l'élevage. Le sol doit contenir du fond de cage adapté et pas du papier journal qu'il pourrait avaler. Il faut y ajouter des jouets pour éviter l'ennui et l'arrachage des plumes. Ils sont multiples mais il faut éviter ceux qui sont cassables ou qu'il peut avaler (corde non suffisamment tressée), quant aux miroirs ils sont très utiles mais il peut se passionner pour son reflet ce qui va rendre son apprivoisement plus difficile.

L'éducation est une phase longue et délicate mais fort importante surtout si on veut qu'il parle.

C'est plus facile si le perroquet a été élevé à la main par rapport à ceux exportés ou élevés par leurs parents.

Première étape, le toucher pour y arriver, il faut ouvrir la porte supérieure de la cage et le laisser sortir sur le toit, ensuite, mettre un perchoir amovible délicatement contre sa poitrine, et après quelques temps, il va monter sur celui-ci puis il faudra le remplacer par votre main et finalement il faut la rapprocher vers vous et le caresser. Le tout en n'oubliant pas de le récompenser avec une cacahuète par exemple.
Deuxième étape, leur apprendre la parole, il faut commencer par lui dire des mots simples (bonjour, coco, etc...) et puis seulement des phrases en lui parlant délicatement. Finalement il faut y associer des actions style lui tendre une pomme en lui disant : "Bon appétit". Seulement il ne faut pas oublier que certains sont plus doués que d'autres et qu'il faudra beaucoup de patience. Un fond de musique classique peut aider à l'attention de votre compagnon. Laisser la radio ou la télé allumée pendant son absence va conduire le perroquet à apprendre plus vite mais de façon désordonnée.

Voici maintenant en bref quelques informations sur les différents perroquets :

Maturité (ans) Longévité (ans) Nombre d’oeufs Incubation (jours) Envol (jours)
Gris du Gabon 3 à 6 30 à 55 2 à 4 28 à 30 90
Amazone (front bleu) 3 à 6 30 à 60 2 à 4 26 à 28 65
Ara chloroptère 3 à 6 30 à 50 2 à 3 25 à 27 90
Youyou 2 à 4 20 à 30 3 à 4 26 à 28 80
Cacatoès rosalbin 2 à 4 20 à 40 2 à 5 23 50
Loriquet de Swainson 2 à 3 8 à 15 2 24 68
Lori des Moluques 2 à 3 20 à 25 2 27 79
Grand Eclectus 3 à 4 10 à 20 2 28 72 à 74

Il est à noter que les chiffres donnés dans ce tableau sont des moyennes réalisées sur plusieurs milliers d'oiseaux notamment en ce qui concerne la longévité, il est possible qu'un perroquet vive plus longtemps qu'indiqué !

La reproduction :
La première chose à faire est de déterminer le sexe. Chez la plupart d'entre eux, la simple observation du plumage ne suffit pas, il faut avoir recours à des techniques modernes, il y a bien entendu l'endoscopie, mais c'est une méthode lourde et qui nécessite l'anesthésie de l'oiseau, l'autre solution est le sexage par ADN par l'intermédiaire de quelques plumes.

Sexage ADN chez le perroquet

Ensuite, il faut savoir que contrairement aux perruches et canaris, le perroquet est très fidèle et il n'est pas toujours évident de créer un couple, le mieux est d'avoir une grande volière avec plusieurs individus afin qu'ils puissent faire leur choix.

La taille idéale du nid est de 30X30X60 cm.

Pour la ponte et l'incubation voir le tableau ci-dessus.

Il est rare de réussir à avoir des jeunes du premier coup, mais il faut persévérer.

Afin d'obtenir de meilleurs résultats, il y a l'élevage artificiel :

La couveuse doit être à 37,2°C avec 55% de taux d'humidité.

Le rythme est d'un demi-tour en un quart d'heure puis trois-quarts d'heure sans mouvement et ceci 24/24H.

Lorsque le jeune commence à faire un petit trou dans la coquille, il doit passer dans « l'écloserie » avec une température de 37,2°C et une hygrométrie de 75% afin de faciliter l'éclosion qui se produira dans les 3 jours suivants.

Ensuite commence la période de nourrissage, au début toutes les deux heures et ensuite il faudra espacer suivant le degré de remplissage du jabot, c'est une phase délicate, car il faut éviter de le percer ou d'étouffer l'oisillon c'est donc davantage un travail de professionnels. Le plus simple pour un profane est d'employer une poudre (en vente dans le commerce) à laquelle on ajoute de l'eau afin d'obtenir une bouillie à donner à l'aide d'une cuillère spéciale, d'une seringue ou d'une sonde gastrique (attention car risque élevé de blessures au niveau du jabot si cette dernière est mal utilisée). Il est bien évident qu'il faut ajouter la bonne quantité d'eau à la poudre et qu'il faut faire preuve d'une hygiène parfaite durant cette phase et bien désinfecter le matériel entre chaque repas. Cette aseptie est aussi assurée par les lactobacilles, les probiotiques et les acides organiques présents dans l'alimentation en poudre citée plus haut.

La température de l'éleveuse sera diminuée de 4 degrés par semaine afin d'arriver à la température ambiante vers un mois.
L'objectif est bien évidemment d'obtenir un perroquet plus facile à éduquer suite au contact avec l'homme dès son plus jeune âge.

Si vous manquez d'expérience, il vaut mieux prélever les jeunes vers 2 semaines et les nourrir seulement à partir de cette époque afin d'éviter les difficultés expliquées ci-dessus. Evidemment dans ce cas il n'est pas question d'utiliser une couveuse, mais bien de laisser les parents couver et élever les jeunes au début.

Le sevrage a lieu entre deux mois et demi et cinq mois suivant les sous-espèces.

Le baguage ayant lieu entre 10 et 14 jours.

Pathologies :
La rhinite :
Il est très sensible à tout changement de température et aux courants d'air qui favorisent l'apparition d'une inflammation de la cire et de la muqueuse nasale, les agents responsables sont nombreux et variés (mycoplasme, aspergillose, gale, staphylocoque, substance toxique volatile, etc...). Elle se manifeste par un jetage nasal, un sifflement à la respiration qui est plus ou moins ample, une diminution de l'appétit et un animal qui est très calme avec une disparition de la parole. Le bec ouvert n'est pas rare.

Si la pathologie n'est pas soignée rapidement, elle se complique souvent par une trachéo-bronchite, une aérosacculite (atteinte des sacs aériens) ou une pneumonie marquée par une respiration abdominale intense.

La sinusite infra-orbitaire :
Complication fréquente de la maladie précédente, est marquée par une accumulation de pus dans le sinus infra-orbitaire suite à une communication avec la cavité nasale. Le jetage est abondant et épais mais le plus spectaculaire est le fait que la peau gonfle sous l'oeil ce qui provoque une fermeture de ce dernier et avec le temps son infection.

Chlamydiose (psittacose-ornithose):
Cette maladie est une zoonose (transmissible à l'homme) célèbre qui est à déclaration obligatoire dans de nombreux pays.

Elle est transmise entre oiseaux surtout à partir de la voie respiratoire et parfois par la voie digestive, la contamination de l'oeuf est aussi possible. Elle est favorisée par le stress, le manque d'hygiène, etc...

Un faible pourcentage parmi les volatiles qui suivent (perroquets, perruches, canaris, pigeons, etc...) développent la pathologie, par contre, beaucoup sont porteurs asymptomatiques et constituent donc un tremplin pour la propagation de l'infection de même que les oiseaux malades qui ont été guéris (blanchis) par des antibiotiques.

Elle peut prendre trois formes :

- suraiguë : mort en 24 heures sans signes visibles.

- aiguë : d'abord, il y a une conjonctivite et des problèmes respiratoires (polypnée, jetage nasal), puis ce germe peut aussi affecter les organes internes (foie, poumons, rate, etc.) après une septicémie avec amaigrissement et troubles nerveux éventuels. Les psittacidés seront "gonflés", cesseront de manger et produiront des fientes verdâtres. Le décès se produit après 8 à 15 jours.
- chronique : sans signes cliniques ou seulement les respiratoires. Après plusieurs semaines et des traitements éventuels, environ 50% des oiseaux peuvent guérir mais ils seront toujours excréteurs de Chlamydia psittaci et continueront ainsi à disséminer la maladie.

Chez l'homme, elle est inhalée par les poussières, par le duvet cloacal ou plus simplement par les sécrétions nasales des oiseaux. Lorsqu'elle se développe, la maladie prend la forme d'une grippe mais elle peut devenir plus grave avec de la fièvre, de l'épistaxis, de la diarrhée ou une constipation puis une bronchopneumonie avec des lésions nerveuses. Une myocardite est parfois présente.

Aspergillose :
Aspergillus fumigatus est une mycose qui profite d'une baisse d'immunité ou d'un traitement antibiotique prolongé pour pénétrer dans l'organisme sous forme de spores par la voie respiratoire surtout, mais aussi digestive ou à travers l'oeuf.

On constate de l'abattement, une diarrhée, un amaigrissement et surtout une sinusite qui peut être compliquée par une broncho-pneumonie et des troubles nerveux.

A l'autopsie on remarque principalement des plaques de couleur blanc-vert-jaunâtre qui tapissent les organes respiratoires et surtout les sacs aériens.

Candidose :
Contrairement à l'aspergillose, candida albicans attaque surtout le système digestif. L'oiseau (surtout chez les jeunes) reste en boule dans un coin, ne s'alimente plus, maigrit, a de la diarrhée avec parfois une dyspnée et une déformation du bec et plus rarement des problèmes neurologiques.

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Texte mis à jour en juin 2008.
 
 
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